Mémoire, École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier, 2014

Le renouvellement urbain fait partie intégrante de la politique globale des grandes villes européennes; il est considéré comme nécessaire dans une optique à la fois de densification du tissu urbain et de conservation du patrimoine architectural. Ce mémoire s’attache à analyser ce qu’induit une opération de rénovation urbaine de l’échelle du quartier à celle de l’îlot, en terme de spatialité, et ce dans le but de saisir les transformations sociales qu’elle engendre. Il s’agit de penser la rénovation urbaine à travers trois items de projet : la refonte de l’espace public, la construction neuve dans les interstices urbains, et la rénovation du bâti ancien. Ces trois analyses se situent près du cours Gambetta à Montpellier et décidées, ou aidées, par l’opération Grand Coeur, nom de l’instance missionnée et créée pour l’occasion par la mairie pour conduire la réhabilitation des quartiers péricentraux de la ville. Comme l’explique le géographe Jean Paul Volle, la mission Grand Cœur vise à rééquilibrer le territoire de l’agglomération entre un périurbain en extension constante du fait de la construction de nouveaux quartiers, et un centre historique sous dimensionné. Ce mémoire fait ainsi l’hypothèse que la collectivité locale accompagne la rénovation du bâti et des espaces avec un rééquilibrage sociologique des quartiers péricentraux en difficulté sociale, à l’image du quartier de Figuerolles. La finalité du projet de Grand Coeur étant l’intégration de ces quartiers au processus de métropolisation de la ville, les pouvoirs publics s’attacheraient donc à y injecter, par le biais de la gentrification, du capital culturel et économique. Ainsi, les transformations spatiales changeraient radicalement le cadre de vie, et ces quartiers du fait de la transformation de leur image, deviendraient attractifs pour la “petite bourgeoisie intellectuelle”. Cela conduit finalement à s’interroger sur la notion de mixité sociale qui est mise en avant par les communicants de la rénovation urbaine, mais qui semble n’être que le signe d’un remplacement en cours des populations au sein d’un quartier. Le propos de ce mémoire se sert ainsi d’une part de la méthodologie de la sociologuegéographe Anne Clerval, théoricienne de la gentrification en France, et d’autre part de témoignages d’habitants relevés dans des entretiens personnels et dans le reportage «Figuerolles, un faubourg dans la ville».

 

Paul Garcias

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